L’implant cochléaire en quelques mots!
"Cochlea" est l’expression latine pour «limaçon», en l'occurrence celui de l’oreille interne.
L’implant cochléaire (IC) est une prothèse auditive destinée aux personnes qui n’ont que peu ou pas de résultats concluants avec les appareils auditifs courants. En effet, le rôle des prothèses auditives traditionnelles est d’amplifier le son. Mais si la cochlée (oreille interne) est trop altérée, cette amplification est inefficace. Une implantation cochléaire peut être alors proposée. Grâce à cette technologie, des enfants sourds profonds, qui n’auraient jamais pu entendre, peuvent aujourd’hui découvrir le monde sonore. L’implant cochléaire est constitué d’une partie interne, implantée chirurgicalement dans la cochlée, et d’une partie externe mobile, qui peut se retirer ou s’éteindre à volonté. L’implant cochléaire stimule directement le nerf auditif. Pour cela, des électrodes sont placées dans la cochlée par un chirurgien ORL et vont produire des petits signaux électriques qui sont captés par le nerf auditif et permettent ainsi d’entendre. Aujourd’hui, quatre constructeurs - américain, australien, autrichien et français — fabriquent et commercialisent des implants cochléaires. Ces appareils ont d’abord été proposés aux adultes devenus sourds. Depuis une quinzaine d’années, les enfants sourds atteints de surdité pré- ou postlinguale peuvent également en bénéficier. En 2010, il y avait environ 219'000 personnes implantées cochléaires dans le monde. En Suisse, environ 2'300 personnes portent un IC aujourd'hui.
L'implant chez l'enfant:
Depuis 1995, l’implantation est proposée également aux enfants. Alors que l'IC n'était d'abord proposé qu'aux personnes atteintes de surdité profonde, aujourd’hui, on étend de plus en plus cette technique aux surdités moindres, c’est-à-dire sévères, qu‘elles soient acquises ou innées, pour lesquelles elle peut apporter un gain considérable en matière de compréhension de la parole. L’implantation cochléaire est indiquée lorsque la compréhension de dictée de mots avec appareillage classique sans lecture labiale est inférieure ou égale à 50% lors de la réalisation de tests d’audiométrie vocale.La décision d’implantation est prise après un bilan complet : médical, orthophonique et psychologique. C’est une décision commune de la famille, de l’équipe d’implantation et des professionnels qui assurent le suivi de l’enfant. Pour les enfants sourds congénitaux, la période la plus favorable se situe avant trois ans, la plasticité cérébrale, à cet âge, facilitant les nouveaux apprentissages. À ce jour, bien souvent, une seule oreille est implantée. L’enfant peut continuer à porter sa prothèse auditive de l’autre côté. Le projet familial de communication orale (éventuellement aidé du code LPC) est déterminant pour optimiser l’utilisation de l’implant. Ce projet n’exclut pas l’apprentissage de la langue des signes.
L'implant équivaut-il à une réparation?
L’IC n’est pas une réparation rétablissant une audition normale. Il ne transforme pas un enfant sourd en enfant entendant. La perception des sons transmis par l’implant est imparfaite. Comme pour toute prothèse, cette aide auditive nécessite un temps d’adaptation et de rééducation. La motivation de la famille pour accompagner l’enfant vers le monde sonore est essentielle. Une éducation auditive est nécessaire. Le suivi post-implant exige une régularité dans les réglages et une prise en charge orthophonique pour permettre à l’enfant de développer une communication orale efficace à plus ou moins long terme.
Les limites de l'implant
L’IC connaît les mêmes limites que toute prothèse. La qualité de ce qui est perçu peut être inconfortable, voire mauvaise, dans plusieurs situations : discussions de groupe, téléphone, télévision et cinéma. La manipulation suppose de la vigilance. Il faut par exemple retirer la partie externe pour tout contact avec l’eau : bain, douche, mer… À ce moment-là, l’enfant n’entend plus rien. Il aura d’autant plus besoin d’aides spécifiques visuelles pour recevoir et comprendre ce qui est dit. Le port de l’implant cochléaire exige certaines précautions, par exemple lors des examens par imagerie par résonance magnétique (IRM). Il peut aussi interdire la pratique de sports comportant un risque de traumatismes crâniens. Il existe également des contre-indications à l’implant cochléaire: malformation sévère de l’oreille interne, absence de nerf auditif, atteinte du système nerveux central, pathologie pédiatrique sévère.
Texte repris des brochures:
"La surdité de l’enfant, Guide pratique à l’usage des parents", INPES 2005, et "L'ambition d'entendre", CISIC 2010
schéma d’implant